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Un réseau de psychothérapeutes en soutien aux personnes accompagnées par SNC

Parce que le chômage fragilise, SNC propose aux chercheurs d’emploi accompagnés un suivi psy complémentaire, assuré par un réseau de cliniciens engagés.

Le réseau PSY de Solidarités nouvelles face au chômage rassemble des psychothérapeutes, des psychologues, des psychiatres, tous cliniciens, qui partagent les valeurs de SNC et acceptent, dans le cadre de leur activité libérale, de recevoir les personnes accompagnées par l’association à un « tarif solidaire », décidé conjointement par le thérapeute et le patient. Ce sont les bénévoles accompagnateurs qui, quand ils en pressentent la nécessité, échangent avec la-le coordinatrice-teur psychologue du réseau qui propose, après un entretien préalable avec la personne accompagnée concernée, de prendre contact avec un professionnel afin d’envisager la mise en place d’une psychothérapie.

Un réseau amené à se développer

Né à Paris, sous l’impulsion de Madeleine Cord, le réseau est aujourd’hui coordonné au niveau national par Sylvaine Delamarre, bénévole depuis 2012 et psychologue clinicienne de profession : « Nous avons beaucoup structuré le réseau en 2020. La région Auvergne-Rhône-Alpes, le grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté sont coordonnés par Agnès Pouget ; la région PACA, l’Occitanie et le sud de la Nouvelle-Aquitaine par Maxime Le Douaron ; je gère le reste du territoire. Une équipe importante est présente en Île-de-France, ce qui correspond aussi à l’offre en termes de psychothérapeutes. Mais certaines zones sont insuffisamment couvertes car nous avons du mal à trouver des thérapeutes disponibles et volontaires. »

Des groupes de parole et d’échange de pratiques ont également été mis en place pour les bénévoles qui en ont émis le souhait. « Ces moments se sont révélés très pertinents, explique Sylvaine. Il s’y dit d’autres choses que pendant les réunions mensuelles des groupes. Dans les cas d’accompagnements longs ou quand les personnes accompagnées cessent brutalement de donner des nouvelles, les bénévoles peuvent développer un sentiment d’échec. »

Favoriser l’accès de personnes socialement exclues aux soins psychiques

Parfois, pour qu’un accompagnement soit porteur, il est important que ce travail soit mené en parallèle car il permet d’avoir un espace où déposer les difficultés qui ne sont pas directement liées à la recherche d’emploi mais qui peuvent l’entraver. Sylvaine précise : « La période de chômage n’atteint pas les personnes de la même façon, en fonction de leur histoire personnelle, du degré de violence liée à la perte d’emploi, du moment. Mais, souvent, un phénomène d’isolement s’opère de façon plus ou moins insidieuse. Certaines personnes ont beau ne pas vivre seules, elles s’isolent pour ne pas blesser leur entourage. La honte, la culpabilité, la déprime et même parfois la dépression sont des états qu’on retrouve fréquemment. Le repli sur soi, qui peut très vite s’installer, est d’autant plus fort quand la personne est socialement isolée. Les psychothérapeutes du Val d’Oise, par exemple, disent que les patients SNC ne sont pas des patients ordinaires : ils arrivent avec beaucoup de souffrance et d’énormes blessures. Souvent, la question « Est-ce que je corresponds aux personnes qui vont voir un psy ? » surgit. Certaines personnes, par manque de moyens ou d’informations, ne seraient pas allées vers un suivi psychothérapeutique. Notre objectif est de favoriser l’accès de personnes déjà socialement exclues aux soins psychiques. »

La crise sanitaire accentue les troubles psychiques des chercheurs d’emploi

Le constat est sans appel : la crise sanitaire a provoqué une augmentation des sollicitations des bénévoles accompagnateurs face à la dégradation de la situation des personnes accompagnées, en grande fragilité psychologique. « Même si nos interventions ont augmenté, nous n’avons pas eu la possibilité de répondre à toutes les demandes, faute de psychothérapeutes assez nombreux », déplore Sylvaine.

Vous êtes psychologue clinicien-ne et vous souhaitez vous engager auprès des chercheurs d’emploi ?

SNC cherche à élargir son réseau psy, surtout dans certaines régions – Bretagne, Normandie, grand Est : pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter Sylvaine Delamarre : sylvaine.delamarre@gmail.com

Par ailleurs, certaines personnes accompagnées ont mis fin à leur suivi de peur de sortir de chez elles, de prendre les transports. « Et, même si les thérapeutes se sont adaptés et ont pour la plupart proposé des suivis à distance, les fragilités déjà présentes ont retenti plus fortement avec le confinement et la crise sociale et économique que nous traversons. Avec l’arrivée de nouvelles personnes au chômage, celles qui étaient déjà au chômage ont tout lâché. Nous avons encouragé les thérapeutes à maintenir un lien, en invitant les personnes à reprendre contact quand elles le souhaiteraient. »

Pour en savoir plus :

Écoutez le témoignage de Sylvaine Delamarre, administratrice et coordinatrice du réseau de psychologues SNC