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Après la réforme de l’assurance chômage, les chercheurs d’emploi victimes de la réforme des retraites

Suite au discours du Premier ministre présentant les grandes lignes de la réforme des retraites, Solidarités Nouvelles Face au Chômage s’inquiète des nouvelles restrictions de droits pour les personnes au chômage, déjà fragilisée par la réforme de l’assurance chômage. SNC demande à ce que des aménagements soient apportés au projet de réforme des retraites pour plus de justice en faveur des personnes privées d’emploi.

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En effet, le 11 décembre dernier, le Premier ministre a réaffirmé que l’âge légal de départ resterait fixé à 62 ans[1] mais qu’un « âge d’équilibre », sera progressivement instauré pour atteindre les 64 ans. En-deçà de cette âge d’équilibre, la pension subira un malus de 5% par an qui s’appliquera de façon définitive. Une disposition qui, si elle est maintenue, pénalisera lourdement les chercheurs d’emploi qui atteignent 62 ans, ces derniers n’ayant pas la possibilité, par hypothèse, de prolonger leur activité jusqu’à 64 ans puisqu’ils ne sont pas en emploi. C’est donc une retraite amputée de plus de 10% qui leur sera appliquée, si rien ne change, ce qui est profondément injuste.

[1] Exception faite pour les personnes ayant commencé à travailler tôt et celles qui ont exercé des fonctions pénibles sur le plan physique.

Une validation des périodes de chômage dans le système universel qui pose question

Par ailleurs s’agissant de la validation des périodes de chômage il est prévu que « les périodes de chômage donneront lieu à l’acquisition de points sur la base des indemnités versées à ces assurés au titre de ces périodes, et notamment sur la base de l’allocation de retour à l’emploi (ARE). » [2] Cela soulève deux questions : Qu’en sera-t-il- des périodes de chômage non indemnisées ? Et, pourquoi la validation des périodes indemnisées est effectuée sur la base du montant de l’allocation (ARE) et non, comme actuellement, en fonction du salaire versé avant la perte d’emploi ? Rappelons qu’aujourd’hui, les périodes de chômage non indemnisés sont validées au titre du régime d’assurance vieillesse dans la limite de 18 mois, cette limite pouvant être portée à 5 ans pour les chercheurs d’emploi de 55 ans et plus. Désormais, il apparaît que les chercheurs d’emploi de longue durée non indemnisés qui, malgré leurs efforts, ne parviennent pas à se réinsérer, ne bénéficieront d’aucune validation de points pour les périodes au cours desquelles ils ne reçoivent plus d’allocations de de chômage.

[2] Dossier de presse, Système universel de retraite, 11 décembre 2019, page 13

Des aménagements de la réforme des retraites pour plus de justice en faveur des chercheurs d’emploi

Enfin l’attribution de points en fonction du montant des allocations au lieu du salaire, conduira à une réduction des droits à retraite et ce d’autant plus que le calcul ne s’effectuera plus sur les 25 meilleures années mais sur toute la carrière donc y compris toutes les périodes de chômage. Il faut ajouter à cela que la perte de droits à retraite pour les chercheurs d’emploi va se trouver amplifiée par les effets de la réforme de l’assurance chômage entrée en application le 1er novembre dernier qui écarte de l’indemnisation un grand nombre de chercheurs d’emploi et réduit de façon significative l’indemnisation des plus précaires. Après la réforme de l’assurance chômage, la réforme des retraites va donc frapper encore durement les personnes en chômage et parmi elles les plus précaires. C’est pourquoi Solidarités Nouvelles Face au Chômage demande que des aménagements soient apportés au projet de réforme des retraites pour plus de justice en faveur des personnes privées d’emploi.