Pour un retrait de la réforme de l’assurance chômage
Compte tenu de « la situation exceptionnelle » provoquée par le Covid-19, Muriel Pénicaud a annoncé l’engagement d’une réflexion avec les partenaires sociaux pour « adapter rapidement les règles d’assurance chômage ». Pour SNC et ses partenaires, seul le retrait de la réforme de l’assurance chômage permettra de protéger les chercheurs d’emploi et les personnes en emploi précaires face à la crise.
Depuis novembre 2019, Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC), la CFDT, l'UNSA, la FAGE, ATD Quart-Monde, le Secours Catholique, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) et Coorace alertent collectivement sur les conséquences dramatiques de la réforme de l’assurance chômage pour les personnes en recherche d’emploi. La première vague de la réforme entrée en application le 1er novembre 2019, a déjà fragilisé des dizaines de milliers de chercheurs d’emploi et de travailleurs précaires alternant chômage et emploi.
La crise sanitaire et économique actuelle multiplie ces fragilités. Le report du 1er avril au 1er septembre prochain de l’entrée en vigueur du deuxième volet de la réforme de l’assurance chômage et les « évolutions exceptionnelles » annoncés par la ministre du Travail étaient nécessaires, mais seul le retrait définitif de cette réforme permettra d’apporter aux personnes en recherche d’emploi et aux salariés précaires la protection dont ils ont besoin dans une situation de l’emploi très dégradée. Une nouvelle décision de reporter l’entrée en vigueur des règles modifiant le calcul des allocations d’assurance chômage ne ferait, en effet, que déplacer les problèmes à plus tard avec des conséquences très lourdes notamment pour celles et ceux qui, en cette période ne pourront accéder à l’emploi et pour tous ceux qui vont perdre leur emploi du fait de la dure crise économique. A cet égard, les nouveaux droits à l’assurance chômage accordés aux travailleurs indépendants doivent être maintenus.
C’est par la solidarité qu’il est possible de faire face à la crise et l’assurance chômage en est un instrument indispensable qu’il convient de déployer pour protéger au mieux les personnes fragilisées par la perte de leur emploi et ceux qui ne parviennent pas à accéder à un emploi stable. C’est en protégeant et en accompagnant mieux les plus exposés au chômage que seront créées les conditions d’une communauté plus humaine et plus forte.