Adoption de la réforme de l’assurance-chômage : une bombe à retardement économique, sociale et politique
Dans un contexte de crise économique qui risque de se prolonger au-delà de 2021, le collectif Expressions déplore l’adoption de la réforme de l’assurance chômage et son application partielle dès le 1er juillet prochain. Les chercheurs d’emploi et les personnes précaires ont urgemment besoin de soutien pour ne pas subir une exclusion encore plus radicale. La décision du gouvernement de maintenir cette réforme injuste marque une rupture supplémentaire du pacte de solidarité, sur lequel est pourtant fondé l’esprit de l’assurance chômage.
La réforme va accentuer la précarité économique des plus fragiles
Dès le 1er juillet, sera appliqué un nouveau mode de
calcul de l’indemnisation des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle
emploi, basé sur le salaire journalier de référence (SJR). Désormais, le
SJR prendra en compte les périodes d’inactivité, ce qui provoquera une
baisse des allocations. D’après l’étude d’impact de l’Unédic de novembre
dernier, plus de 830 000 personnes (un tiers des allocataires)
connaîtront une baisse d’indemnisation de 20 % en moyenne par rapport
aux allocations touchées avec les règles encore en vigueur.
Par
ailleurs, il est important de rappeler que nombre de personnes qui ont
rejoint les rangs des chercheurs d’emploi ces derniers mois
travaillaient dans les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire :
c’est la double peine pour elles ! Non seulement, elles n’ont pas de
visibilité sur l’évolution de leur secteur professionnel mais en plus,
les allocations risquent de ne pas leur permettre d’assurer leur
quotidien et celui de leur famille.
Une bombe à retardement économique, sociale et politique
« Le gouvernement prépare une bombe à retardement économique, sociale et politique pour les prochains mois. Il n’y pas d’équité dans cette réforme. La première chose que les personnes que nous accompagnons nous disent, c’est qu’elles veulent travailler. Arrêtons de stigmatiser les chercheurs d’emploi. Nous devrions leur tendre la main. Cette politique va avoir des conséquences très néfastes sur notre société. »
De même, l’Unédic alertait sur l’impact des nouvelles règles d’assurance chômage – à l’époque envisagée pour le 1er avril – serait plus élevé du fait de la crise, « amplifiant son effet d’environ 20 % ». Ce qui laisse entendre que le contexte de crise va amplifier les dégâts. On peut légitimement craindre que nombre de personnes concernées basculent dans une plus grande précarité, voire dans la pauvreté la plus extrême.
Le collectif Expressions est plus que jamais mobilisé, à l’écoute des chercheurs d’emploi. Ses membres resteront particulièrement attentifs aux conséquences à venir liées à cette réforme.