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Recruter mieux : améliorer la rencontre entre offre et demande d’emploi

Dans son rapport 2022, Solidarités nouvelles face au chômage se questionne sur l’appariement entre offre et demande d’emploi. Pourquoi certains secteurs peinent à recruter alors que le niveau du chômage de longue durée reste élevé ? Ne faut-il pas aussi s’interroger sur la pertinence de certaines modalités de recrutement et sur les actions de soutien en faveur des exclus du marché du travail ? Avec ce rapport, SNC propose un état des lieux et partage des propositions concrètes en s’appuyant sur les expériences des personnes qu’elle accompagne.

Les difficultés de recrutement à surmonter

D’un côté, les chercheurs d’emploi manquent d’éléments sur les offres diffusées par les recruteurs. Quant à ces derniers, ils ne paraissent pas toujours en mesure d’appréhender les atouts potentiels des chercheurs d’emploi, ni de prendre en considération leurs contraintes personnelles. À cela, s’ajoute une dissymétrie manifeste entre les obligations qui pèsent sur les uns et les autres. En effet, si un recruteur dispose d’une large liberté pour choisir le candidat qu’il souhaite, les personnes en recherche d’emploi doivent satisfaire à des obligations assez strictes pour conduire leur recherche.

Pour répondre aux difficultés de recrutement, trois moyens sont régulièrement invoqués : le renforcement de l’accompagnement des personnes non qualifiées ou au chômage de longue durée, l’accroissement de l’effort de formation, l’accentuation des obligations imposées aux chercheurs d’emploi. Si le dernier ne semble pas être un levier efficace, les deux premiers constituent des réponses appropriées, mais encore insuffisantes. Il faudrait aussi y adjoindre une évolution des pratiques de recrutement.

La nécessité de faire évoluer les pratiques de recrutement 

Face à la complexité du marché de l’emploi, il est important de tenir compte des spécificités des métiers et de leur contexte d’exercice. En effet, les compétences et qualités des personnes qui candidatent pour un emploi ne peuvent être traitées ou évaluées de façon générale. Il importe également de leur fournir davantage d’informations sur les attentes des recruteurs et sur le contexte dans lequel l’emploi proposé sera exercé.

Si les chercheurs d’emploi fournissent des efforts pour s’adapter, les employeurs doivent eux aussi en accomplir afin d’adapter leurs processus de recrutement et d’améliorer leur capacité à bien employer, c’est-à-dire leur « employeurabilité ». Pour y parvenir, il est nécessaire d’accompagner ces derniers dans leurs démarches de recrutement. Priorité devrait être donnée aux PME-TPE qui, bien souvent, ne disposent pas de compétences internes suffisantes en gestion des ressources humaines.

La « médiation active » est l’autre voie à suivre et à développer pour aider au bon recrutement : elle introduit un espace de dialogue entre recruteurs et chercheurs d’emploi, grâce à l’action d’un médiateur, qui facilite le rapprochement d’une offre et d’une demande d’emploi.

Inciter au recrutement des exclus du marché du travail

Le chômage de longue durée reste significatif en France. Il touche 32 % des chômeurs, particulièrement les seniors et les moins diplômés. Parmi les obstacles principaux au retour à l’emploi pour ces personnes, on peut noter l’obsolescence des savoirs avec une hésitation à s’engager dans des parcours de formation longs, des trajectoires complexes, semées d’expériences personnellement difficiles à surmonter, des critères géographiques, des horaires de travail excluant ou des problèmes de santé, voire de handicap. On ne peut se résigner à cette situation et laisser aux marges de notre société tant de personnes désireuses de travailler. Pour faciliter leur inclusion, sont mobilisées l’insertion par l’activité économique, les contrats aidés (parcours emplois compétences) ou encore le plan d’investissement dans les compétences, mais cela reste insuffisant. Il convient non seulement de développer les mesures existantes mais d’étendre et de généraliser l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée ou de tirer parti de celles menées par SNC en partenariat avec des entreprises et, enfin, d’obtenir que les recruteurs s’engagent à compter, parmi les personnes recrutées, un minimum de chômeurs de longue durée.

Les propositions de Solidarités nouvelles face au chômage  

Pour faire évoluer les pratiques de recrutement, SNC propose que :

• des actions d’accompagnement soient mises en place auprès des employeurs afin d’améliorer leur « employeurabilité » ;

• des crédits soient consacrés au développement de la médiation active pour l’instaurer prioritairement dans les secteurs ayant des difficultés de recrutement.

Pour favoriser le recrutement des personnes en chômage de longue durée, SNC propose que :

• les mesures d’inclusion au titre de l’insertion par l’activité économique soient encore développées ;

• les employeurs s’engagent à consacrer une partie de leurs embauches à des chercheurs d’emploi de longue durée et, à défaut, qu’il leur soit demandé une contribution destinée au financement de l’insertion de ces chercheurs d’emploi.

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Contact

Yaëlle Szwarcensztein, responsable communication et plaidoyer 

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