Nombreux sont ceux qui préconisent une limitation des droits, une baisse du niveau d’indemnisation, ou encore la mise en œuvre de la dégressivité en s’appuyant sur la supposée générosité du système ou son caractère peu incitatif à la reprise d’un emploi. Ce n’est ni souhaitable, ni suffisant ! Ayons le courage et l’audace de sortir du cadre habituel d’une réforme paramétrique en ne s’arrêtant pas au simple apaisement des symptômes (le déficit).
L’association Solidarités Nouvelles face au Chômage propose une autre approche car il s’agit plutôt de repenser l’ensemble du système d’assurance chômage. Elle rappelle que ce système a une base cotisante insuffisante pour couvrir l’ensemble des besoins de protection : ainsi le régime couvre à peine un inscrit sur deux, bon nombre bascule très vite au régime de solidarité. Par ailleurs certaines professions ne bénéficient d’aucune protection. 
Elle invite donc les négociateurs à « changer de logiciel » et aborder les discussions selon trois axes :

• Augmenter la base cotisante aux salariés les mieux protégés (notamment ceux des fonctions publiques) et aux travailleurs indépendants pour mieux couvrir du risque chômage des populations fragilisées par la précarité (intérim, travailleurs indépendants…) ;
• Éviter les ruptures de protection en prenant en compte les nouvelles réalités du travail et de l’économie collaborative ;
• Mieux accompagner les chercheurs d’emploi afin de valoriser leurs compétences et leur permettre d’accéder simplement et rapidement à des formations.

Les millions de chômeurs qui se lèvent chaque matin avec l’espoir de retrouver leur dignité méritent mieux qu’un simple coup de rabot sur leurs droits : c’est une réforme en profondeur qu’ils attendent !