Louis : « Il n'y a rien de plus fédérateur que d'aider, ensemble. »
Louis est directeur de la communication interne de GreenFlex : il revient sur la création d’un groupe de solidarité au sein de son entreprise et sur les effets positifs de cet engagement collectif.
Comment est né le groupe de solidarité dans votre entreprise ?
L’entreprise pour laquelle je travaille, Greenflex, a été créée en 2009 : elle accompagne les entreprises dans leur transformation sociétale, environnementale et énergétique. À l’époque, nous étions une quinzaine de salariés et nous cherchions à nous engager dans un projet avec un impact local. Pour nous, l’entreprise doit aussi être au service de ses collaborateurs : leur faire découvrir le milieu associatif, en particulier les projets à vocation sociale, est l’un de nos rôles.
Une collaboratrice consultante nous a présenté Solidarités nouvelles face au chômage : le projet a tout de suite plu. Nous avons contacté SNC et une marraine est venue nous rencontrer. Notre groupe de solidarité fait partie des premiers à avoir été créés en entreprise. Les binômes se sont rapidement constitués et les accompagnements ont commencé.
Quelles sont les particularités d’un groupe de solidarité en entreprise ?
Le fonctionnement de notre groupe est similaire aux autres, si ce n’est que nos réunions mensuelles ont lieu au bureau, à l’heure du déjeuner, ce qui limite la durée de nos échanges. Et si nous avons pu manquer d’entrain à l’idée de suivre les formations dédiées aux bénévoles le samedi matin, nous en sommes toujours revenus enthousiastes : elles sont de grande qualité et les rencontres étaient toujours incroyables. Je me souviens qu’un des formateurs nous a dit : « J’ai arrêté de stresser quand j’ai compris que j’allais sans doute échouer. » En fait, cet engagement ne relève pas d’une quête d’objectif, ni d’une course effrénée, comme dans le monde de l’entreprise : il s’agît d’aider et d’accompagner une personne à un moment de sa vie.
Qu’apporte la présence d’un groupe de solidarité en interne ?
On n’imagine pas à quel point une telle initiative crée du lien en interne. Parler des accompagnements à la machine à café permet à des collaborateurs aussi éloignés que le spécialiste en efficacité énergétique et la comptable d’échanger. Il n’y a rien de plus fédérateur que d’aider, ensemble, une tierce personne. Les bénévoles créent une mini-communauté en interne, très soudée. Et puis, ça fait du bien, surtout aux jeunes collaborateurs : cette expérience qui nous éloigne de nos écrans d’ordinateurs et de nos rituels quotidiens redonne du sens à notre action. On en tire une certaine fierté, au sens noble du terme.
Un souvenir en particulier ?
La seule chose dont je sois sûr, c’est qu’il est impossible de savoir au moment de la première rencontre comment l’accompagnement va se dérouler. Tous les accompagnements marquent, d’une façon différente. Je me souviens d’une personne dont on s’est dit, au premier rendez-vous, que ce serait compliqué. En fait, elle est arrivée « à point », prête pour l’accompagnement. Elle s’est tout de suite confiée et l’accompagnement n’a duré que trois ou quatre mois car elle avait déjà fait l’essentiel du chemin. Sa grande fierté a été de nous inviter à déjeuner à Noël : nous étions très émus.