Charles : « On n’imagine pas les conséquences du chômage… »
Cadre en entreprise, Charles, 59 ans, n’avait jamais été au chômage : après 15 mois de chômage et un accompagnement SNC, il a retrouvé un CDI.
Comment avez-vous entendu parler de SNC ?
Par Internet, en août 2019. C’était la première fois que j’étais au chômage, j’avais besoin de soutien, je me sentais très seul. Toute l’équipe « projets » de l’entreprise où je travaillais depuis dix-huit ans été licenciée. Perdre mon emploi a représenté plus que ce que j’imaginais. J’ai rempli un formulaire sur le site de SNC et j’ai été appelé trois semaines plus tard, puis j’ai rencontré le binôme qui m’a accompagné : un homme à la retraite et une femme, travaillant en cabinet de recrutement. Aujourd’hui, après quinze mois de chômage, alors que j’ai retrouvé un CDI, je suis resté en contact avec eux.
Ce que j’aimais, c’était la régularité des rendez-vous toutes les deux semaines. Quand ça n’allait pas, c’était toutes les semaines, et quand ça n’allait vraiment pas, il y avait un coup de fil. C’était un vrai accompagnement humain. Les bénévoles SNC ont su déceler ma motivation et ils m’ont constamment encouragé à tester, à comprendre, à analyser.
Comment s’est déroulé votre accompagnement ?
Les bénévoles SNC m’ont épaulé. Ils m’ont aidé à construire et à valider les documents indispensables (CV, lettre de motivation), puis à préparer toutes les épreuves du parcours du chercheur d’emploi : comment se présenter, les questions-pièges des recruteurs, apprendre à être factuel. Nous faisions des études de cas, des jeux de rôles, puis des bilans qui m’ont beaucoup bousculé. Ces moments étaient difficiles et j’ai dû sortir de ma zone de confort.
Qu’est-ce que cet accompagnement vous a apporté ?
J’étais très perturbé et l’accompagnement m’a permis de reconstruire ma confiance en moi, de découvrir d’autres personnes, de capitaliser sur mes expériences passées et d’apprendre à en faire profiter les autres. J’ai même tenté de nouvelles pratiques, comme la sophrologie, que je ne pensais pas pour moi. Retrouver un emploi a été un long combat : il s’est passé huit mois entre le premier contact avec l’entreprise et la signature du contrat. Sans compter la crise du Covid qui a aggravé mon moral. Même en plein confinement, avec mon binôme, nous nous appelions presque tous les jours, il y avait un vrai échange.
Ce que j’ai compris, c’est qu’on doit se battre pour trouver un emploi et le garder. Rien n’est facile. Ceux qui n’ont jamais connu le chômage ont tellement de chance. J’ai la hantise aujourd’hui de ne pas réussir ma période d’essai, de commettre certaines maladresses et, plus globalement, de la crise qui touche la société.
Quels messages auriez-vous envie de transmettre aujourd’hui ?
Le travail des bénévoles SNC est un travail de fond. Quand on est accompagné, il faut démontrer sa motivation à trouver un emploi sinon c’est le trio qui s’épuise. Rien de pire que de ne pas répondre à des gens qui vous donnent tant d’énergie. Alors tout le monde est gagnant. Mais, c’est vrai, cela nécessite des efforts : aller les voir, mettre ses tripes sur la table, faire les bilans.
J’aimerais alerter Pôle emploi, où les chercheurs d’emploi sont traités comme des numéros, l’APEC et même l’État sur l’importance d’accompagner les personnes au chômage. Quand je n’allais pas bien, j’ai alerté mon conseiller Pôle emploi, j’appelais au secours et rien. Ils pourraient s’inspirer du travail des associations comme SNC. L’état mental est primordial quand on cherche un emploi. Je suis effrayé quand je vois la situation des jeunes qui recherchent un premier emploi en ce moment. On n’imagine pas les conséquences du chômage… Il faut en prendre conscience, sinon les dégâts vont être terribles.
D’abord, je voudrais féliciter Fabrice et Isabelle qui m’ont accompagné. Pour le moment, je ne peux pas mais, plus tard, j’aimerais m’investir dans SNC. Et puis, j’ai eu de la chance : je suis tombé sur un recruteur à visage hum