Laurence : « L’accompagnement SNC rappelle que rien n’est figé. »
L’accompagnement SNC dont Laurence, 45 ans, a bénéficié a constitué un véritable soutien psychologique. Aujourd’hui, titulaire de son poste dans une collectivité territoriale en Gironde, elle est sortie de la précarité.
Comment avez-vous entendu parler de SNC ?
J’ai le profil d’un chômeur longue durée atypique. Pour suivre les diverses mutations de mon concubin, j’ai occupé des postes variés qui n’ont rien à voir avec ma formation universitaire. Effectivement, faute de CDI, je continuais à être inscrite sur les listes de demandeurs d’emploi même si je ne restais jamais très longtemps au chômage : j’ai 45 ans, un niveau Bac + 4, j’enchaînais les CDD, les missions en intérim… Mon profil de « couteau suisse » s’est retourné contre moi et semblait effrayer les employeurs potentiels. La diversité de mes expériences n’était pas mise en valeur, elle était plutôt perçue comme de l’instabilité… Alors que je recherchais un emploi en 2019, c’est une amie qui m’a parlé de Solidarités nouvelles face au chômage. Je me suis rendue à une réunion de présentation et j’ai sollicité un accompagnement.
Comment s’est déroulé votre accompagnement ?
L’accompagnement n’a duré que quelques semaines car j’ai retrouvé un poste dès février 2020 dans une collectivité territoriale en tant qu’agent contractuel et j’ai été titularisée un an plus tard : il a surtout constitué en un soutien psychologique car j’étais assez autonome pour la recherche d’emploi. L’âge avançant, je sentais qu’il allait être de plus en plus difficile pour moi de trouver un poste en CDI et mes périodes d’inactivité étaient de plus en plus pénibles pour moi : sentiment d’isolement, de déclassement, angoisse, insomnie, perte de confiance en soi, découragement…
Qu’est-ce que cet accompagnement vous a apporté ?
J’allais à chaque entretien à Pôle emploi la boule au ventre : on me proposait des missions qui n’avaient rien à voir avec mon profil ou je sentais qu’on posait parfois sur moi un jugement négatif, je me sentais obligée de devoir rendre des comptes à une personne qui ne me connaissait pas ! Je n’étais pas dans une attitude positive, dans laquelle tous les chômeurs devraient pourtant se trouver pour continuer leurs démarches ou passer un entretien. Ce que j’appréciais avec les bénévoles SNC, c’était leur écoute, sans jugement. Ils sont partis de celle que j’étais pour me mettre à l’aise, ce qui a l’air de rien mais qui est très important. Ils m’ont redonné confiance en moi en mettant le doigt sur mes compétences et mes qualités, en me disant que j’étais avenante, souriante. Le fait de voir toujours le même binôme, qu’il m’interroge sur mes démarches, était très important. Et quand il ne se passait pas grand-chose, il me rassurait en me disant que c’était une étape, que la situation allait évoluer : ça faisait du bien de l’entendre. Leur attitude bienveillante m’a été d’une grande aide et je les remercie vivement.
J’ai apprécié la grande disponibilité des bénévoles, qui m’ont invitée à les contacter n’importe quand : cette disponibilité est rare. Ce qui semble être de petits détails est primordial quand on recherche un travail et qu’on est dé-sociabilisé-e. Même aujourd’hui, en étant en poste, je sais que je peux les joindre, qu’ils seront là si j’en ai besoin, j’ai d’ailleurs reçu leurs vœux en début d’année.
Et puis il y a la dimension de réseau : chaque bénévole a son propre réseau professionnel, ce qui constitue un carnet d’adresses potentielles énorme. J’ai senti que si j’en avais eu besoin, il aurait été facile de le mobiliser par le biais de SNC.
Quels messages auriez-vous envie de transmettre aujourd’hui ?
L’aide apportée par SNC, c’est comme si on vous prenait par la main. On vous laisse le temps d’avancer mais la main est toujours là. Il ne faut pas hésiter à aller chercher cette aide quand on en a besoin car, quand on est en situation d’échec et que cela s’éternise, on pense que la porte nous sera toujours fermée. Le regard de l’association sur soi rappelle que rien n’est figé, qu’il faut avoir confiance. En dédramatisant la situation, on développe une attitude positive et on ouvre le champ des possibles…