Thomas : « J’ai connu l’exil et la précarité mais SNC m’a permis de retrouver ma dignité. »
Originaire du Cameroun, Thomas a dû fuir son pays en 2018 pour des raisons politiques. Une fois arrivé en France, c’est un long parcours administratif, de précarité et de recherches professionnelles qu’il a dû traverser. Le soutien et la générosité des bénévoles SNC lui ont permis de se reconstruire.
Comment avez-vous connu SNC ?
Avant de venir en France, j'étais enseignant au Cameroun pendant 20 ans. J'ai dû quitter mon pays pour des raisons politiques, laissant derrière moi ma femme et mes enfants. Grâce à mes contacts en Espagne, j'ai pu obtenir un visa Schengen.
En février 2019, j'ai demandé l'asile en France, mais à cause de la procédure de Dublin, c'est l'Espagne, le premier pays par lequel je suis entré en Europe, qui devait traiter ma demande. J'ai donc dû attendre un an avant de pouvoir refaire une demande d'asile en France en 2021. Durant cette période, j'ai perdu mon logement et l'aide financière que je recevais, me retrouvant sans domicile fixe. J'ai dû alterner entre vivre chez un ami et dans des centres d'hébergement.
En juin 2022, j'ai enfin obtenu le statut de réfugié. Comme ma demande d'asile était traitée à Versailles, je me suis renseigné sur les associations locales et c'est ainsi que j'ai découvert SNC. Les bénévoles de Versailles m'ont ensuite orienté vers le groupe SNC des Buttes-Chaumont.
Comment s’est déroulé votre accompagnement ?
L'accompagnement a duré plus d'un an et demi et m’a permis de créer une véritable relation de confiance avec les bénévoles. Même en dehors des rendez-vous, nous échangions régulièrement sur mes avancées et les démarches que j'entreprenais.
Grâce à leur aide, j'ai par exemple pu déposer une demande de formation pour devenir aide-soignant à l'école de formation de l'hôpital André Mignot à Versailles. J'ai été accepté pour cette formation qui a duré de janvier 2023 à novembre 2023, que j’ai réussie et qui m'a beaucoup plu.
Les bénévoles m'ont également aidé à faire des demandes de logement et en février 2023, j’ai réussi à obtenir un appartement à Versailles. Une bénévole m'a accompagné pour la visite et le groupe SNC a même payé la caution. Grâce à un fonds d’urgence, SNC m’a aidé à acheter le mobilier minimum nécessaire ainsi qu'un ordinateur, ce qui m'a énormément touché.
Qu’est-ce que cet accompagnement vous a apporté ? Que faites-vous aujourd’hui ?
De par mon parcours professionnel et mon niveau d’études, j’étais relativement autonome dans mes démarches, mais je sollicitais régulièrement les bénévoles pour avoir des conseils et faire le point sur mes progrès. Les bénévoles ont aussi rédigé des lettres de recommandation pour mes futurs employeurs, ce qui a été très utile.
Aujourd'hui j’ai 51 ans et je suis aide-soignant dans une maison de retraite. Le travail est fatigant, surtout à mon âge, mais grâce à cela je peux payer mes factures. Pour les patients les plus dépendants ou malades, nous effectuons les soins en binôme, ce qui me rend la tâche plus facile. Idéalement, je souhaiterais trouver un emploi moins difficile physiquement, mais pour le moment, je suis surtout heureux de pouvoir subvenir à mes besoins.
Quels messages auriez-vous envie de transmettre aujourd’hui ?
Pour les personnes étrangères comme moi, il est crucial de régulariser sa situation et d'obtenir les papiers officiels avant de chercher un travail. Il ne faut pas avoir peur de faire des efforts et de se tourner vers des associations comme SNC. Surtout, il est essentiel de garder espoir et de ne pas abandonner. Beaucoup de gens souffrent en restant seuls dans leur coin.
Je suis très reconnaissant de l'aide que j'ai reçue de l'État français et de SNC. Aujourd'hui, je suis heureux de pouvoir travailler et gagner ma vie. Après 5 ans sans avoir vu ma famille, j'ai fait les demandes pour que ma femme et mes enfants mineurs puissent me rejoindre en France. J’espère que cela fonctionnera.
Un très grand merci à SNC. Je n'oublierai jamais toute l'aide, le soutien et la générosité dont les bénévoles ont fait preuve à mon égard. Je dois beaucoup aux bénévoles et nous partageons de nombreuses choses, même en dehors de l'accompagnement.