Thomas : « On ne mesure pas assez l’importance d’avoir en face de soi des personnes qui croient en nous, sans condition. »
Epuisement professionnel, doutes… Thomas, 47 ans, pensait tourner la page de sa carrière dans le secteur maritime. Grâce à sa rencontre avec SNC, il a retrouvé sa place dans ce secteur et l’élan de repartir en mer, avec confiance.

Comment avez-vous connu SNC ?
J’ai connu SNC grâce à un ami qui avait déjà été accompagné par des bénévoles. À ce moment-là, j’étais en grande difficulté, après un parcours pourtant assez riche dans le domaine maritime. Je suis marin de métier. J’ai travaillé plusieurs années sur des navires de différentes compagnies maritimes.À un moment donné, j’ai voulu élargir mes compétences et valider une expérience à terre, dans un environnement plus administratif. J’ai donc intégré une entreprise du secteur qui a malheureusement fait faillite. J’ai ensuite pris un nouveau poste début 2020. Le Covid est arrivé, et tout s’est compliqué. Le travail ne me convenait pas, mais je m’accrochais. Je me disais : « Ce n’est pas le moment de lâcher. » Mais la pression permanente, les confinements, l’isolement, le manque de responsabilités, de bienveillance de ma hiérarchie... j’ai fini par faire une sorte de burn-out.Je n’arrivais plus à me projeter. J’ai quitté ce poste au bout de deux ans, sans vraiment savoir ce que j’allais faire. C’est là que cet ami m’a parlé de SNC. J’étais fragilisé et pour la première fois de ma vie, je sentais que j’avais besoin d’aide pour me remettre en mouvement.
Comment s’est déroulé votre accompagnement ?
Dès les premiers échanges avec les bénévoles, je me suis senti encadré. Je me suis dit : « Je ne suis plus seul. » Ça n’a pas été simple de me livrer à des inconnus, mais Micheline et Jean-Paul ont su m’accueillir avec une bienveillance rare. Leur accompagnement n’était pas seulement technique — bien que très rigoureux — mais profondément humain.
Ils m’ont écouté, soutenu, parfois bousculé aussi. Il y a eu des moments où j’étais déboussolé par leurs questions. Mais tout cet accompagnement m’a aidé à avancer. Ce binôme-là fonctionne à merveille : ils sont complémentaires, solides, crédibles. Et surtout, ils ne m’ont jamais lâché. On a retravaillé mon CV, préparé mes candidatures. J’étais encore très ébranlé par ma dernière expérience à terre, au point de ne plus vouloir entendre parler du secteur maritime. Et pourtant, c’est en mer que je me sens vraiment à ma place. Revenir à bord après plusieurs années impliquait de valider des formations pointues, de réactualiser mes compétences, ce qui demandait beaucoup d’énergie et un investissement financier. SNC m’a aidé à financer une partie de ces formations grâce au Fonds solidaire pour l’emploi (anciennement Fonds d’aide à la personne). Ce coup de pouce a été décisif. Il m’a redonné l’élan nécessaire pour me remettre en selle.
Qu’est-ce que cet accompagnement vous a apporté ?
Après mes formations, j’appréhendais un peu de retourner en mer, après plus de dix ans de travail à terre. Pour me remettre en jambes, j’ai trouvé un petit job d’été dans un port de plaisance. C’était parfait : un poste simple, sans pression, toujours entourée… une transition douce.
Pendant ce temps, on a continué le travail avec SNC, notamment sur les entretiens. Psychologiquement, je n’étais pas encore totalement rétablie, mais peu après, j’ai décroché le poste que je visais : le type de navire que je voulais. Je suis même un peu surqualifié, mais ce choix m’aide à préserver mon équilibre. Je me sens bien, je vais travailler sereinement.
L’équipage est formidable, l’ambiance est bonne. Même si c’est exigeant et physiquement éprouvant — surtout le sommeil à bord — je m’y sens vraiment à ma place. C’est un rythme intense mais gratifiant.
Quels messages auriez-vous envie de transmettre aujourd’hui ?
SNC m’a offert un accompagnement d’une richesse inestimable. Même quand on est bien entouré dans sa vie personnelle, comme c’est mon cas, bénéficier d’un regard extérieur, d’un appui solide, neutre et bienveillant, ça fait la différence. C’est ce que j’ai trouvé auprès des bénévoles de SNC Marseille. J’avais toujours une oreille à qui parler, un conseil à recevoir, une piste à explorer : une vraie relation humaine. Nous sommes toujours en contact aujourd'hui et nous revoyons régulièrement avec plaisir.
Je crois qu’on ne mesure pas assez l’importance d’avoir en face de soi des personnes qui croient en nous, sans condition. J’aurais peut-être fini par m’en sortir seul, mais sans eux, cela aurait pris beaucoup, beaucoup plus de temps.
Je veux aussi souligner la qualité du premier accueil au sein du groupe, c’est-à-dire le premier contact que l’on a avec un bénévole avant qu’il nous attribue un binôme d’accompagnement. Dès le premier rendez-vous, ils ont su m’orienter vers le bon binôme. Il y a une vraie intelligence dans cette répartition. Et cette notion de binôme, justement, est capitale. C’est toute la force de l’accompagnement SNC : deux regards, deux sensibilités et un engagement commun.