Myriam : « SNC accompagne l’individu sur le chemin qui lui correspond. »
À 54 ans, Myriam a bénéficié d’un emploi solidaire qui lui a permis de trouver l’emploi et la structure qui ont du sens pour elle : aujourd’hui en CDI, elle arrive enfin au bout d’une quête de plusieurs années.
Comment avez-vous entendu parler de SNC ?
Nous vivions en Bretagne où j’avais monté mon activité. Mon mari, qui était au chômage, a retrouvé du travail dans le sud de la France, ce qui m’a contrainte à cesser mon activité et à prendre un poste alimentaire. En juillet 2018, toute la famille l’a rejoint. Début 2019, j’ai suivi une formation pour devenir formatrice, suite à une revalorisation des compétences professionnelles (VSI) avec Pôle emploi. En novembre 2019, encore déracinée, en mille morceaux, je me suis rendue au Festival des Solidarités de Grasse. SNC y tenait un stand et j’ai discuté avec les bénévoles présents. Juste après, j’ai trouvé un CDD dans un office de formations. Au premier déconfinement, mon contrat n’a pas été renouvelé. J’ai alors contacté SNC pour être accompagnée.
Comment s’est déroulé votre accompagnement ?
L’accompagnement a démarré en août 2020. J’ai reçu un soutien énorme et ressenti qu’on comprenait enfin qui j’étais. Depuis des années, j’étais en quête de quelque chose sans réussir à définir de quoi il s’agissait. Leur écoute m’a aidée à m’orienter pour aller vers des structures qui me correspondaient davantage en termes de valeurs. Ils m’ont rapidement dit que, tant que je ne trouverais pas un travail en adéquation avec mes valeurs, ça n’irait pas. J’ai alors commencé à rechercher dans l’économie sociale et solidaire.
Au niveau technique, aussi paradoxal que ça puisse paraître, je suis douée pour les autres mais pas pour moi et, jusqu’alors, j’avais toujours trouvé du travail par relation : les bénévoles m’ont aidée à la rédaction de la lettre de motivation.
Comment est né le projet d’emploi solidaire ?
Le tiers-lieu Sainte Marthe, où s’était déroulé le Festival des Solidarités, organise des conférences, des activités : je le fréquentais régulièrement. Cet endroit avait l’état d’esprit que je recherchais. Il est porté par la SCIC TETRIS (Transformation écologique territoriale par la recherche et l’innovation sociale). Il y existe également un Espace non formel d’acquisition de compétences (ENFAC), qui propose des ateliers d’éducation populaire où chaque personne peut transmettre ses compétences. Un programme expérimental de remobilisation de personnes éloignées de l’emploi était en expérimentation et une réflexion était en cours sur la création d’un pôle de formation certifiant : on m’a proposé de contribuer à la construction de ce pôle. Mais les fonds pour me recruter n’existaient pas. J’en ai parlé à mon binôme de bénévoles qui a évoqué la solution de l’emploi solidaire.
Ensuite, tout a été rapide. Je suis allée vers l’équipe du centre pour lui parler du dispositif et l’ai mise en lien avec les bénévoles SNC : l’emploi solidaire a commencé en décembre 2020. En mai, un problème de santé m’a obligée à m’arrêter pendant deux mois et demi et ma mission a pris du retard. Je remercie encore SNC d’avoir prolongé l’emploi solidaire, ma chance. Grâce au soutien indéfectible de SNC, j’ai pu continuer et décrocher les deux certifications Qualiopi nécessaires au développement des deux centres de formation tout en suivant une formation complémentaire. Et cela a débouché sur un CDI, en décembre 2021. L’expérience s’est tellement bien passée qu’un autre emploi solidaire a été créé au sein d’une autre association de la SCIC : une personne repérée en stage qui n’aurait jamais été recrutée ailleurs car elle n’avait aucune expérience dans le domaine. Les emplois solidaires permettent de donner leur chance à des personnes qui peuvent prouver qu’elles sont là où elles doivent être.
Quels messages auriez-vous envie de transmettre aujourd’hui ?
Le tiers-lieu est fréquenté par des profils de tous horizons : j’ai souvent l’occasion de parler de SNC. Avec SNC, vous avez un accompagnement dans l’écoute, éventuellement sur les aspects techniques, complétant ceux fournis par Pôle emploi, mais aussi un réseau, ce qui n’est pas rien. Vous êtes accueillis, pas mis dans une case. On essaie de comprendre qui vous êtes. Quand il est là où il doit être, un individu est beaucoup plus efficace : c’est ce travail que SNC arrive admirablement à faire. Les bénévoles ont la capacité d’accompagner l’individu sur le chemin qui lui correspond et qui est vraiment juste pour lui.