Iryna : « Après avoir fui l’Ukraine, rencontrer SNC m’a redonné l’espoir de vivre et de m’épanouir. »
Iryna était orthophoniste depuis 20 ans en Ukraine lorsqu’en 2014, la guerre engagée par la Russie à Donetsk l’a forcée à quitter son pays avec sa famille. Une fois en France, il a fallu non seulement apprendre la langue mais aussi tout reconstruire. Sa rencontre avec SNC lui a permis de peu à peu se reconstruire.

1/ Comment avez-vous entendu parler de Solidarités nouvelles face au chômage ?
Quitter l’Ukraine alors que j’avais mon propre cabinet d’orthophoniste, une clientèle fidèle et une vie personnelle heureuse a été très difficile. Les bombardements quotidiens rendaient la vie impossible. Je suis alors partie en France avec mes enfants car des amis ukrainiens m’avaient dit que ce pays nous permettrait de nous construire un futur. Mon mari, d’origine russe, n’a pu nous rejoindre qu’un an et demi plus tard, faute de papiers nécessaires.
En 2015, j’ai déposé une demande d’asile auprès du Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). Nous avons vécu chez des amis pendant un mois, puis nous avons obtenu un appartement à Châteaubriant. Après plus de dix mois d’attente, j’ai enfin obtenu le statut de réfugiée et ma carte de séjour. Grâce à cela, j’ai pu commencer à travailler. N’ayant pas encore eu l’occasion d’apprendre correctement le français, j’ai d’abord fait des ménages.
C’est en louant un appartement que j’ai rencontré des bénévoles de l’Association Loire-Atlantique Châteaubriant (ALC). Ils m’ont parlé de Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) et de leur aide pour construire un projet professionnel et trouver un travail.
Comment s’est déroulé votre accompagnement ?
J’ai pu rentrer en lien avec les deux bénévoles SNC, Geneviève et Martine, et nous avons commencé l’accompagnement un peu avant le Covid. Malgré une pause pendant le confinement, nous avons pu nous voir régulièrement.
Les bénévoles ont fait énormément pour m’aider dans mes démarches administratives et professionnelles. Leur accompagnement était parfait : gentil, bienveillant et délicat. Les questions que j’avais trouvaient toujours une réponse. Les bénévoles s’assuraient aussi que mes enfants et mon mari n’avaient besoin de rien. J’ai d’ailleurs beaucoup progressé en français grâce à ces rendez-vous.
Qu’est-ce que cet accompagnement vous a apporté ?
Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine en 2022, Martine proposé de faire des traductions pour une association aidant les réfugiés, notamment ukrainiens. J’ai commencé comme bénévole puis j’ai obtenu un contrat d’insertion me permettant d’être rémunérée pour ce travail. Après un an, ce contrat s’est terminé, mais le binôme SNC m’a aidé à trouver un autre emploi.
Comment est né le projet d’emploi solidaire ?
Nous avons évoqué avec les bénévoles mes envies pour la suite. Mon métier d’orthophoniste avec les enfants me manquait beaucoup, et SNC m’a aidé à faire des démarches pour rejoindre l’association Rencontres et c’est ainsi que j’y ai démarré un emploi solidaire, financé par SNC. Recrutée comme Animatrice-interprète, j’y ai fait de l’animation pour les enfants, aidé à la traduction et donné des cours de français à des familles ukrainiennes. C’était une expérience merveilleuse, qui m’a permis de renforcer encore mon français et de retrouver le plaisir de travailler avec des enfants.
Que vous a apporté cette expérience d’emploi solidaire ?
Cet emploi solidaire a duré 18 mois et a été très riche. Il m’a permis de retrouver un épanouissement professionnel et de pratiquer mon français, tout en ayant un revenu stable. En août 2023, toujours avec le soutien de SNC, j’ai commencé une formation de réflexologie plantaire à Treffieux. En Ukraine, les orthophonistes font beaucoup de réflexologie du visage donc j’étais déjà un peu familière avec cette pratique. J’ai terminé la formation en juillet avec l’examen final et je dois encore finir de valider 36 heures de pratique. Là encore, SNC et l’association Rencontres m’ont beaucoup aidée en jouant le rôle de « cobayes » pour me permettre de pratiquer via des séances de réflexologie et de massage. En ce moment, je fais aussi un stage dans un cabinet d’ostéopathie.
Quels messages auriez-vous envie de transmettre aujourd’hui ?
Je me sens chanceuse d’avoir pu rencontrer les bénévoles de SNC, Geneviève, Martine, ainsi que Maryse, qui m’ont à la fois apporté des conseils, de soutien, de la confiance et de l’attention humaine. Mon objectif est de m’installer comme auto-entrepreneure pour ouvrir mon propre cabinet en septembre. Je suis confiante car jusqu’à présent, les retours sur mes massages et ma pratique de réflexologie ont été très positifs.
Je voudrais dire mille fois merci à toutes les personnes de SNC qui m’ont accompagné et qui sont encore à mes côtés aujourd’hui. Leur écoute et leur aide ont été inestimables. Après tout ce que j’ai vécu – arriver en France sans travail, sans parler la langue, avec le traumatisme de la guerre – rencontrer une association comme SNC m’a redonné l’espoir de vivre et de m’épanouir. Je n’ai pas de mots suffisants en français pour exprimer ma gratitude. Je suis profondément reconnaissante pour leur soutien et leur dévouement.